Scénariste : Dominique Missika
Dessinateur : Anaïs Depommier
Couleurs : Alessandra Alexakis
Editions : Steinkis
En avril 1945, à la libération du camp de Buchenwald, plus d'un millier d'enfants juifs ne savent pas où aller. Ils ont miraculeusement survécu et sont pour la plupart orphelins. Une mobilisation internationale, animée par l'OEuvre de Secours aux Enfants, organise leur prise en charge et tente de les aider. En juin 1945, 426 d'entre eux sont accueillis en Normandie, le temps d'un été. Ils sont en mauvaise santé, traumatisés et sans repères. Médecins, éducateurs et assistantes sociales vont les soigner, les aider à se reconstruire, et à reprendre goût à la vie.
Dans ce récit inspiré de témoignages, Dominique Missika nous raconte l'histoire bouleversante des Enfants de Buchenwald.
Paru le 10 avril 2025
Mon avis :
Cette bande dessinée traite d'un sujet rarement abordé, ou tout du moins que personnellement je n'avais jamais lu : le sort des enfants rescapés des camps de la mort.
Qu'ils soient juifs ou non, français, polonais, allemands ou autre, lors de la libération des camps, ces enfants survivants se sont retrouvés sans attaches, sans plus aucune famille proche. Les armées libératrices ont fait appel à leur pays pour décider de leur sort et ce sont les associations (surtout l'OSE) qui se sont chargés d'eux en attente d'une solution plus viable.
Nous suivons plus particulièrement un petit groupe de garçons Chaïm, Aron, Lev ou encore Zeev rapatriés en Normandie entre juin et août 1945. Ces gamins ont vécu le pire et il faudra du temps pour qu'ils s'apaisent, fassent à nouveau confiance, regagne cette part d'humanité que l'horreur du quotidien a quasiment éradiquée... Il faut réapprendre à vivre, à jouer, à sourire et à rire.... Le personnel qui les encadre n'était pas prêt à faire face à tant de problèmes et c'est pas à pas qu'ils avancent, qu'ils comprennent, qu'ils aident... Le travail de résilience est long et parfois douloureux.
En parallèle, des recherches actives sont menées pour retrouver un oncle, une tante, un cousin....un parent désireux d'accueillir ces gamins perdus, pour aussi trouver des familles d'accueil, pour organiser des voyages vers la Palestine.
Les dessins aux couleurs sépia accompagnent parfaitement la narration et l'épilogue permet de découvrir le devenir de chacun.
En toute fin, un carnet documentaire bienvenu met en évidence la véracité de l'histoire racontée et met en lumière les personnages forts du récit comme le personnel de l'OSE ou les enfants qui ont inspiré les héros de la BD..
Une bande dessinée instructive, circonstanciée tirant vers le documentaire. Un ouvrage à faire lire pour ne pas oublier...
Merci Babelio et les Editions Steinkis
Sur mon échelle : 📚📚📚
