Auteur : Suzanne Enoch
Editions : J'ai Lu pour Elle
Collection : A&P
Paru le 27 janvier 2016
Mon avis :
J'ai refermé mon livre le sourire aux lèvres, soulagée de cette fin que je n'osais plus espérer.... Une lecture pleine de saveurs qui m'a embarquée dès le chapitre 1 ! J'ai tourné les pages avec bonheur, éclatant de rire à une répartie, fronçant les sourcils devant les exigences de l'héroïne, me gaussant des habitudes londoniennes décryptées par l’œil sarcastique de Ranulf.
Un livre réjouissant qui reprend le thème du Highlander avec brio, j'ai beaucoup, beaucoup aimé !
Ranulf MacLawry est certainement un des derniers Highlanders attachés farouchement à ses terres, sa culture et ses traditions. La reddition de l'Ecosse n'a en rien entaché ses valeurs et il règne sur son clan, veillant sur ses deux frères et sa sœur, il campe sur ses positions, refusant de chasser ses paysans et d'abandonner ses terres aux moutons anglais. Il reste droit dans ses bottes, rassemble autour de lui des hommes loyaux, mais il suscite aussi des rancœurs dans les clans alentours.
C'est un chef de guerre, autoritaire, implacable mais pas seulement.... Cet homme au cœur fier qui tempête à tout va, a aussi le cœur tendre et il ne sait rien refuser à sa petite sœur Winnie qu'il aime profondément et qui le mène par le bout du nez...
Si Ranulf oublie sciemment que son sang est à moitié anglais par sa mère, Winnie elle ne l'oublie pas et rêve d'une saison londonienne.... Quand Ranulf la lui refuse catégoriquement, en petite fille gâtée et habituée à obtenir tout ce qu'elle veut, elle s'enfuie à Londres chez des amis de sa mère : les Hanover.
Ranulf n'a d'autre choix que de la poursuivre avec la ferme intention de la ramener au bercail manu militari....
Mais il va se retrouver face à la ravissante et tenace Lady Charlotte qui ne va ni trembler, ni reculer devant lui.... Il va bien malgré lui accepter que Winnie profite 15 jours durant de la saison...
C'est absolument savoureux de le voir, à partir de ce moment, confronter à tout l'apparat et les conventions strictes de cette société. Il doit écumer bals, soirées et promenades pour accompagner ces dames et arbore fièrement son kilt, jouant des poings lorsqu'il se sent offensé et passant pour un "diable" d’Écossais, . J'ai adoré tout simplement voir ce grand Highlander farouche, terriblement franc et direct, poser un regard pertinent et sarcastique sur les mœurs de ces "satanés Anglais".
C'est à mourir de rire et parfois d'une acuité remarquable !
Un petit exemple lorsqu'il est question d'amener Winnie à L'Almack :
— Je vous demande pardon ? lâcha-t-elle.
— Non, répéta-t-il un peu plus fort.
— Si elle n’est pas présentée à l’Almack, elle n’obtiendra pas son laissez-passer et ne pourra valser nulle part. Les maisons les plus attachées à la tradition ne l’inviteront même pas.
— Je m’oppose à ce que ma sœur parade devant un troupeau d’Anglais imbus d’eux-mêmes telle une vache de concours agricole.
Au départ tout oppose ce grand escogriffe brut de décoffrage et la délicate fleur de salon au caractère bien trempé, ils s'opposent, se chamaillent, se querellent à tout propos, mais ils apprennent rapidement à reconnaître les qualités de l'autre, à s'estimer.... et bien plus encore.
Lady Charlotte, à 25 ans, peut être qualifiée de "laissée pour compte" et vit dans le souvenir douloureux d'un fiancé impétueux, abattu dans une querelle stupide. Elle n'a de cesse de prôner la non violence, de faire la morale à Ranulf et de lui demander de discuter au lieu de se servir de ses poings... Elle va lui ouvrir les yeux sur certains de ses préjugés quant aux anglais, mais elle oublie que les ennemis de Ranulf sont réels, violents et que les Highlands sont des terres brutes où les haines sont profondément enracinées, où le sang coule plus vite qu'ailleurs. Des menaces surviennent, un incendie, des provocations se succèdent ... On ne s'ennuie à aucun moment !
Et dans ce contexte de règlement de comptes, j'ai tremblé et râlé de la voir s'acharner à changer ce fichu Écossais en un tendre mouton... Ranulf semble prêt à toutes les concessions pour la conquérir, mais fort heureusement, un Highlander reste un Highlander ...
J'ai adoré voir les prises de conscience de chacun, les remises en questions, les changements de perspectives. Les plus gros bouleversements ne sont pas où on pouvait les attendre et c'est tant mieux !
Il y a de forts jolies scènes entre nos deux héros, dans les altercations où les réparties fusent, mais aussi dans les scènes plus intimes pleines de sensualité et de tendresse. J'ai aimé voir Lady Charlotte se questionner sur sa vie et prendre conscience des choix qui s'offrent à elle.
Tandis qu’elle devisait poliment avec elles, le regard de Charlotte passa de M. Martin, occupé à plastronner devant ses amis, à lord Roger Cooper, dont l’embonpoint s’affirmait plus nettement chaque année, et s’arrêta finalement sur le superbe marquis de Glengask. Celui-ci riait de quelque chose que venait de dire Winnie. Elle en vint à se demander pour la première fois de son existence s’il n’y avait pas une raison à tous les événements de la vie, y compris les plus tragiques.
Elle n’était donc pas tenue de faire un choix entre lui et le train-train morne, prévisible et suprêmement serein qui se profilait devant elle.
J'aime décidément beaucoup la plume de Suzanne Enoch, j'avais beaucoup apprécié sa Duchesse aux pieds nus déjà et celui-ci ne fait que conforter mon goût pour ses romans.
Je vais attendre la suite des aventures de la fratrie MacLawry avec impatience. Je me réjouis d'avance de lire les histoires d'Arran (très séduisant et prometteur dans ce premier tome !) de Munroe et de Winnie .
Ma notation : 4,7/5
Eh bien, ton avis donne franchement envie de le lire en urgence, ce petit-là !!
RépondreSupprimerJe viens justement de me noter deux séries VO de Suzanne Enoch dans ma Liste à lire.
Autant rajouter celle-ci aussi. En romance highlander, elle semble très prometteuse ! Merci Bookinette °°°
Je croise les doigts pour qu'il te plaise autant qu'à moi...
SupprimerJe suis vraiment ravie de ta petite visite