Auteur : Teresa Valero
Editions : Dupuis
À Madrid, en 1956, à la rédaction de La Capital, tout semble opposer Léon Lenoir, le jeune reporter fougueux qui vient de débarquer de Paris, et Emilio Sanz, un vétéran des faits divers, aguerri aux pratiques de la presse dans cet état policier. Ces deux-là ont en commun ce besoin de vérité chevillé au corps et les quatre vertus désignées par Camus qui permettent au journaliste de rester libre même en dictature : la lucidité, le refus, l'ironie et l'obstination. Aidé par la charmante Paloma Rios, illustratrice, le duo remonte la piste d'un meurtre pour découvrir le sort des femmes victimes de la dictature au lendemain de la guerre civile. Avec son suspense et ses rebondissements de grand spectacle, le polar perce surtout le mystère des théories racistes et déterministes de l'idéologie fasciste, en mémoire des crimes de la dictature, dans la perspective de l'héritage.
Paru le 2 avril 2021
Mon avis :
"Contrapaso :
En français : Contrepoint.
Nom masculin. En musique,
technique où deux lignes mélodiques
différentes sont interprétées en même temps,
Nom masculin. En musique,
technique où deux lignes mélodiques
différentes sont interprétées en même temps,
chacune soutenue par une partie des voix."
Quel superbe album ! Je remercie vivement les Editions Dupuis et Alibimag qui m'ont permis de le gagner 💓
Une histoire passionnante dans l'Espagne des années Franco, à la fois témoignage historique et polar bien ficelé avec une vraie réflexion sur le rôle du journalisme.
Emilio Sanz est un vieux journaliste chargé de la rubrique des faits divers. Sous une dictature, la liberté d'expression n'existe plus, la vérité est bien souvent celle du régime en place. Désabusé, il ne se fait plus d'illusions mais ne peux s'empêcher de fouiller pour la débusquer.
Gênant parce que frondeur, on lui adjoint un petit jeune venu de France, Léon Lenoir, afin de doucement le mettre sur la touche.
Un meurtre sordide classé comme suicide les pousse à enquêter plus avant et les amène vers un passé glauque que le Régime ne tient pas à voir resurgir...
Le duo fonctionne à merveille, une vraie complémentarité se crée entre la désillusion du vieux briscard et l'exaltation de la jeunesse. Il y a des moments savoureux entre ces deux-là.
Un récit dense, passionnant de bout en bout et servi par de magnifiques dessins sensibles à l'aquarelle. Les expressions des visages laissent entrevoir chaque émotion, les décors foisonnent de détails qui donnent envie de s'attarder sur chaque planche. Une vraie réussite !
Le petit carnet en fin d'album offre de précieuses indications sur les recherches de l'auteur et permet d'appréhender l'ampleur de son travail.
Vivement le tome 2 !
Sur mon échelle : ♥
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