Auteur : Edward Abbey
Editions : Gallmeister
Collection : Totem
Peu de livres ont autant déchaîné les passions que celui que vous tenez entre les mains. Publié pour la première fois en 1968, Désert solitaire est en effet de ces rares livres dont on peut affirmer sans exagérer qu’il “changeait les vies” comme l’écrit Doug Peacock. À la fin des années 1950, Edward Abbey travaille deux saisons comme ranger dans le parc national des Arches, en plein cœur du désert de l’Utah. Lorsqu’il y retourne, une dizaine d’années plus tard, il constate avec effroi que le progrès est aussi passé par là. Cette aventure forme la base d’un récit envoûtant, véritable chant d’amour à la sauvagerie du monde, mais aussi formidable coup de colère du légendaire auteur du Gang de la clef à molette.
Paru le 23 août 2018
Mon avis :
Mon appréciation : 📚📚📚📚,
Voici le genre de livre que je n'ai pas l'habitude de lire, je suis avant tout adepte des fictions et me tiens loin des essais, témoignages etc... j'avoue avoir été tentée par une première participation au poche du mois du Picabo River Book Club et bon sang que je ne l'ai pas regretté...
Quel superbe livre ! Quelle écriture ! C'est d'une beauté envoûtante... poétique, graphique, sensitive, engagée...
Je me suis laissée porter par les 347 pages de ce récit descriptif jalonné d'anecdotes et de réflexions sans jamais m'ennuyer. J'ai pris mon temps, c'est un livre qui ne se dévore pas mais qui se savoure...
Ranger saisonnier dans un parc appelé Arches National Monument, dans le sud de l'Utah, Edward Abbey passe 6 mois dans un pays de canyons sauvage et préservé, un séjour qu'il a hautement apprécié. Lorsqu'il revient 10 ans plus tard, c'est avec effroi qu'il constate tous les changements survenus avec le tourisme de masse...
Ce livre est une succession de chapitres qui raconte son expérience, tantôt descriptifs et anecdotiques pour rendre hommage à cette nature étonnante, tantôt militants où la colère de l'homme s'entend au travers des mots.. et j'ai tout aimé ! J'ai aimé tous les détails qui m'ont transportée dans le désert à la chaleur étouffante, j'ai adoré apprendre tout un tas de précisions mettant à mal les représentations que j'avais ( l'exemple des sables mouvants est le plus troublant) Il y a quelque chose de saisissant à comprendre cette osmose de l'homme avec son environnement, ce temps suspendu où observations et actions sont étroitement imbriquées....cette nature-là se mérite.
Et puis il y a l'homme militant, parfois un peu outrancier dans sa façon de présenter les choses mais dont la réflexion est toujours profonde, argumentée et d'une authenticité indéniable....
« L'été prochain, ne sautez pas dans votre voiture pour filer vers le pays des canyons dans l'espoir de voir par vous-même certaines choses que j'ai évoquées dans ces pages. Tout d'abord, vous ne verrez rien du tout en voiture ; vous devrez sortir de votre foutu engin et marcher ou, mieux encore, ramper à quatre pattes sur le grès, à travers les buissons épineux, entre les cactus. Lorsque vous commencerez à laisser des traces de sang derrière vous, vous verrez quelque chose. Peut-être. Ou peut-être pas. Ensuite, la plupart des choses dont je parle ici ont déjà disparu ou sont en train de disparaître rapidement. Ce livre n'est pas un guide de voyage ; c'est une élégie.»
Un livre passionnant, fascinant qui donne autant à ressentir qu'à réfléchir, qui m'ouvre d'autres horizons de lecture, je vais très certainement me pencher vers d'autres écrits de l'auteur..
Merci à Léa et au Picabo River Book Club pour cette formidable découverte!
Mon appréciation : 📚📚📚📚,
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